La France est un formidable incubateur de startups, nos ingénieurs partent aux quatre coins du monde pour accompagner les entreprises les plus prometteuses, et pourtant rares sont les startups françaises à être devenues des leaders mondiaux. Alors, les entrepreneurs français se concentrent-ils trop (longtemps) sur leur marché local au risque de se faire souffler le marché international ?
Quel marché viser ?
Avec 67 millions d’habitants, la France constitue déjà un beau marché. Avec une organisation et des spécificités qui la rendent à la fois très différentes des marchés anglo-saxons (USA, Grande-Bretagne…) et des pays émergements, BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) en tête, on comprend pourquoi il peut être intéressant de se concentrer sur la domination de son marché national avant de se lancer à la conquête d’autres pays. Mais dans un monde où les copycat pullulent, n’est-ce pas risquer de ce faire un doubler ? Les frères Samwer, fondateurs de Rocket Internet, véritable usine à clones des startups américaines les plus prometteuses sont un bon exemple.
Se lancer directement à l’échelle mondiale ?
Avec de plus en plus de pépites françaises dont le produit principal est un service fourni en ligne, il semble aisé de lancer globalement dès le début. Cependant, cela impose un certains nombre de contraintes, souvent sous-estimées. Parmi les plus importantes, penser directement à la diversité des besoins des consommateurs de différents pays au lieu parfois d’optimiser un produits pour les seuls français. Cela va sans dire, mais apprendre l’anglais est parfois une tâche sous-estimée alors que le marché américain sert réellement de catalyseur mondial aux startups.
Le startup studio eFounders en est un bon exemple, MailJet, Front, Mention ou encore Aircall sont autant de jeunes pousses à avoir été conçues dès le départ dans une logique mondiale. Le passage par les grands « accélérateurs » comme Y Combinator est également un bon moyen de s’internationaliser rapidement.
Et les licornes françaises ?
Les licornes françaises ont-elles suivi une stratégie particulière ? Parmi celles-ci, Critéo est un bon exemple d’une entreprise tournée dès le début sur un marché mondial, A l’inverse BlaBlaCar est un bon contre exemple, la société de covoiturage ayant d’abord concentré ses efforts sur le marché français avant d’exporter son modèle et de racheter ses homologues dans d’autres pays.
Choisir son implantation
Impossible dès sa création d’ouvrir des bureaux partout à travers le monde. Pour autant, piloter une présence mondiale – et les fuseaux horaires qui vont avec – depuis Paris n’est pas une stratégie pérenne. Parmi les villes préférées des startups françaises pour ouvrir un bureau à l’étranger, ce sont les USA qui trustent le podium avec San Francisco et New York. Sur le vieux continent, Londres et Berlin affirment leurs places de capitales des startups.
Quelque soit la stratégie retenue, il semble essentiel d’avoir prévu son développement international rapidement afin de devenir les leaders de demain.