Pourtant fort d’une trésorerie de 145 milliards de dollars, le groupe de Cupertino a procédé au plus gros emprunt obligataire de l’histoire: 17 milliards de dollars afin de verser des dividendes à ses actionnaires. Si cela peut paraître étrange, ce choix est pourtant très rationnel.
Décryptage.
Où est l’argent ?
Comprendre où est l’argent d’Apple est la chose la plus importante. En effet, une grosse partie du trésor de guerre d’Apple n’est pas aux Etats-Unis mais dans des paradis fiscaux. Plutôt que de rapatrier les profits de ses filiales hors USA sur le sol américain et payer des impôts de l’ordre de 35% dessus, Apple préfère les laisser hors du territoire.
Un programme généreux pour les actionnaires
Confronté à une baisse importante de son cours de bourse : 40% depuis septembre 2012, Tim Cook, le successeur de Steve Jobs a mis sur pieds un programme alléchant pour les actionnaires Ce sont près de 100 milliards de dollars qui leur seront versé sur 3 ans sous forme de dividendes et de rachat d’actions.
Il n’en faudra pas moins pour faire oublier à la bourse le premier recul du bénéfice net de la firme à la pomme en 10 ans !
Un emprunt… ou plutôt six
Apple a fait ses calculs, il vaut mieux emprunter à des taux historiquement bas que de rapatrier l’argent et payer une taxe dessus. En plus, Apple tirera un avantage fiscal de son soudain endettement…
C’est donc la somme colossale de 17 milliards de dollars qu’Apple a emprunté en six tirages différents:
- un emprunt à 30 ans pour 3,883%
- un emprunt à 10 ans pour 2,415%
- un emprunt à 5 ans pour 1,076%
- un emprunt à 3 ans pour 0,511%
- Ainsi que 2 emprunts à taux flottant d’une durée de 3 et 5 ans à un taux quasiment identique au LIBOR
Avec 52 milliards de demande de placement pour seulement 17 milliards à attribuer, cet emprunt a rencontré l’enthousiasme.