Dans un contexte politique tendu où les géants du net sont particulièrement pointés du doigts par les différents gouvernements. Facebook se prépare à un changement conséquent de doctrine en Europe. En effet, les revenus issus des pays où Facebook dispose d’un bureau ne seront plus reconnus en Irlande mais mais directement dans le pays concerné. Un pas vers la transparence mais pas nécessairement vers plus d’impôts collectés.
Changement de doctrine
Actuellement, les revenus publicitaires de Facebook sont tous enregistrés en Irlande, même s’il s’agit d’une entreprise française faisant de la publicité visant des français et traitant pour cela avec le bureau français de Facebook. C’est cette doctrine qui va changer comme l’explique Dave Wehner, directeur financier de Facebook : «Nous estimons que passer à une structure de ventes locale apportera plus de transparence aux gouvernements et aux responsables politiques qui, un peu partout dans le monde, ont appelé à plus de visibilité sur les revenus tirés des ventes dégagées par les équipes locales dans leurs pays respectifs».
Ces changements vont être progressivement mis en place à partir de 2018 et devraient être achevés d’ici mi-2019.
Un geste en direction de la commission européenne
Si Facebook lance ce chantier aujourd’hui, peu d’observateurs doutent qu’il s’agisse de montrer sa bonne foi aux différents gouvernements et surtout à la commission européenne qui doit proposer d’ici mars un texte de loi visant à limiter l’évasion fiscale – légale – opérée par les géants du web. La récente condamnation de Microsoft à payer 12 milliards d’euros d’impôts dus à l’Irlande est dans tous les esprits. Cette démarche de Facebook cherche donc à montrer que les GAFA (Google Amazon Facebook Apple) n’ont pas besoin d’une réglementation sur mesure et très coercitive.
Dave Wehner a également annoncé une hausse importante des coûts d’exploitation de l’entreprise pour 2018, notamment conduite par le besoin de mettre en place des équipes de modérations des contenus bien plus importantes qu’à l’heure actuelle. Ces coûts supplémentaires grèveront les bénéfices des filiales européennes et donc l’impôt s’y rattachant. Néanmoins, cela apportera une transparence à l’activité locale de Facebook dans chaque pays.