Elles sont partout, toujours dans nos poches et dégainées à n’importe quelle occasion. Le modèle de la carte bancaire, acceptée universellement, nous semble acquis mais qu’en est-il vraiment ? La montée en puissance de Square, iZettle et autre Payleven permet désormais aux petits commerçants mais aussi à n’importe qui d’accepter des paiements alors la carte, là pour durer ?
Des réseaux multiples
Visa, Mastercard, ou encore American Express et Diners Club, il existe de nombreux réseaux de cartes incompatibles entre eux, imaginez donc un couple d’américain essayer de payer en France munis uniquement d’une AmEx et d’une Diners Club… Et encore, même au sein d’un réseau, certaines banques émettrices limitent le fonctionnement de leurs cartes à des retraits dans leurs seuls distributeurs ! Ainsi il a parfois fallu attendre des initiatives comme la carte interac au Canada ou le Groupement des Cartes Bancaires CB en France pour avoir une universalité de ce moyen de paiement ! L’apparition de plus en plus de cartes de paiements dépendantes d’un groupe de magasins ou liées à un organisme de prêt à la consommation vient encore complexifier cette universalité.
La montée des solutions propriétaires
Quand certains essayent de créer des systèmes compatibles avec les réseaux existants, ils se heurtent parfois à un mur, c’est le cas de iZettle, société suédoise dont le dongle n’a pas été autorisé par Visa à accepter des paiements. Du coup que penser des circuits qui tentent de se construire parallèlement aux banques comme PayPal ou encore ceux qui se veulent totalement indépendant du système existant comme la startup Dwolla ou encore le système de monnaie Bitcoin ?
Dwolla par exemple (mot valise créé à partir de Dollar et Web) permet de réaliser des transactions directement d’un compte bancaire à un autre sans passer du tout par un réseau de carte bancaire. La startup ne facture que 0,25$ par transaction, voir zéro dollars pour les transactions inférieures à 10$… Bitcoin de son côté est une monnaie numérique décentralisée, ainsi, la gestion de la monnaie est répartie à chaque nœuds du réseau supprimant de facto le besoin d’organismes centralisés.
Les commissions multilatérales d’interchange
L’universalité du système s’appuie en partie sur les commissions multilatérales d’interchange, avec celles-ci la banque du commerçant de quartier français et la banque du client, même étrangère comme la Banque TD vont s’accorder sur une rémunération du service rendu. Or la commission européenne réfléchit actuellement à une disparition à terme de ces commissions. Un tel changement serait radical pour l’écosystème mais fera-t-il jaillir une multitude de challengers ou au contraire sacrera-t-il un géant mondial unique ?