Les hôtels doivent-t-ils bloquer les réseaux wifi créés par leur clients pour les protéger des pirates ? Et accessoirement pouvoir leur vendre de couteux accès à internet ? C’est en tout cas la demande qu’ont porté devant la FCC (Federal Communications Commission) le lobby américain American Hospitality & Lodging Association et la chaîne hôtelière Marriott International.
Demande d’autorisation de blocage
Dans un langage extrêmement précautionneux, les lobbys hôteliers ont ainsi demandé à la FCC l’autorisation d’utiliser pour la gestion de leurs réseaux sans fils des équipements « qui pourraient causer des interférences avec les équipements électroniques utilisés par les clients lorsqu’ils sont dans l’hôtel ». Tout ceci dans le but proposer un service plus fiable à leurs clients et les protéger contre des réseaux pirates qui pourraient tenter d’espionner les clients (notamment par des attaques de type Man-in-theMiddle).
Le précédent
Ces nobles intentions sont quelque peu mises à bas par le fait que cette demande fait suite à la condamnation de Mariott (l’un des demandeurs) pour des faits peu reluisants. En effet, le personnel de l’hôtel Gaylord Opryland Hotel and Convention Center du groupe Mariott surveillait et brouillait les réseaux Wifi créés par ses clients et leur vendait alors des accès Wifi entre 250 et 1 000 dollars. Le groupe Marriott a conclu un accord avec les FCC et payé 600 000 dollars pour clore l’incident.
L’union sacrée
Cette demande semble avoir suscitée l’unanimité… contre elle, c’est en effet une union sacrée de toutes les entreprises des télécoms et de l’internet qui dénoncent cette tentative d’appropriation du spectre pourtant libre par les hôtels. Rappelons que la bande de fréquence utilisée par le Wifi est libre et que n’importe qui peut allumer un réseau wifi alors que ce n’est pas exemple pas le cas pour un réseau de téléphonie mobile qui exige une licence.
La FCC comme d’autres organisations dans le monde édicte néanmoins des règles pour assurer un usage par tous (notamment la limitation de la puissance individuelle de chaque antenne). La demande du lobby hôtelier américain a peu de chance d’aboutir la FCC ayant déjà refusé une demande similaire de la part de l’aéroport de Boston.